La belle histoire du Tour des Crèches de Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin
Il était une fois, au Centre de la Belgique, un très joli village.
Comme, depuis des siècles, il s'étirait le long du Nil ( Vous savez bien, le Nil, le ruisseau qui coule au Centre de la Belgique?), et qu'il était riche de deux paroisses, Saint-Vincent et Saint-Martin, il s'appelait, tout naturellement, Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin.
Or, en ce temps-là, Jacquot se prit à rêver...
Cela se passait en automne 2001, au tout début du nouveau millénaire, un soir, à la cure Saint-Martin, pendant une réunion de l'Equipe Liturgique.
Il rêvait... Et il se mit à conter que, dans le village de sa jeunesse, à l'approche de Noël, les habitants, les voisins, les amis, par groupes, construisaient des crèches dans les jardins, sur les trottoirs et que l'on en faisait le tour pour célébrer, dans la chaleur de Noël, la joie et l'amitié.
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Pourquoi pas? S'exclamèrent les membres de l'Equipe Liturgique. C'est une idée merveilleuse! Si nous faisions de même à Nil?
Et ce fut la naissance de cette tradition que le monde nous envie!
En 2001, on distribua dans les boîtes aux lettres un feuillet où l'on suggérait aux gens de réaliser des crèches de quartier.
Et l'on attendit. Pour voir.
Et savez-vous ce qui s'est passé? L'appel a été entendu et 12 crèches ont poussé le long des rues!
12! Bricolées, originales, sans prétention, simples, joyeuses! Vraiment, l'esprit de Noël était descendu sur Nil.
Aussi, dès 2002, on décida de parfaire le projet, de créer un Comité des Crèches et d'organiser, cette fois, le TOUR Les Nilois, dans l'enthousiasme, en 2002, bâtirent 25 crèches. Plus du double!
Et le premier tour de notre histoire sillonna les rues : 4 tracteurs tractant 4 chariots de fermes; sur les chariots, des ballots de paille; et sur les ballots ( et sous la pluie...), une centaine de Nilois de tous âges, riant, chantant, comparant les crèches, heureux et sûrs que nulle part ailleurs on ne peut vivre un plus joyeux événement.
Et, le long des rues, d'autres Nilois saluant, offrant biscuits et bonbons, musique et sourires!
Parti de la Place Saint-Vincent, le Tour s'y termina aussi. Un morceau de cougnou, un peu de vin chaud, un gobelet de chocolat brûlant et des braseros réchauffèrent les corps, si les coeurs n'en avaient pas besoin.
Le succès!
Le Comité, épuisé, mais rayonnant, fit le point et ne songea qu'à faire mieux.
Et de mieux en mieux!
D'année en année, le nombre de crèches croît : 30 en 2003, 40 en 2005 et en 2006: 50!
D'année en année, le nombre de chariots croît : 9 en 2005 et un autocar pour les personnes « fragiles ».
Mais guère empli, l'autocar; c'est bien plus gai de grimper sur les chariots! Il fait froid? Il vente, il pleut, il neige? Pfuuit! Les enfants dansent entre les ballots et les adultes ont chaud rien qu'à les regarder!
Et puis tout se développe, s'améliore :
- aux entrées du village, de grands panneaux magnifiquement dessinés, informent les populations.
- les crèches sont de plus en plus belles, originales, variées, lumineuses;
- les chariots sont de plus en plus décorés;
- s'il n'y a guère plus de monde le long des rues, c'est qu'ils sont tous sur les chariots! Mais il en reste pour des haltes-gâteries...
- Place Saint-Vincent, autour d'une grande crèche, des animaux vivants animent le décor. Et l'on peut caresser les ânes ou les moutons! Une année, même, on installa les ânes dans le fond de l'église pendant la messe de Noël!!! Ils sont été exemplaires! Pas un seul hi-han intempestif...
- certains participants n'hésitent pas à se déguiser en bergers ou en père Noël; et ils agitent de petites lampes de poche : c'est tout le firmament qui parcourt le village!
- Admirer les crèches, c'est bien. Mais les observer pour répondre aux questions d'un concours, c'est mieux! Parfois dures, les questions... Mais on s'entraide.
- On s'organise aussi : des plans avec les emplacements de toutes les crèches sont mis à disposition car le Tour ne peut les visiter toutes.
- on ne se contente plus d'un brasero et d'une petite tente sur la place : c'est l'église Saint-Vincent qui s'ouvre largement pour accueillir tout le monde;
- après le vin et le cougnou, toujours offerts gracieusement (le Comité y tient!), on peut profiter d'une petite restauration en écoutant un concert de Noël et passer la soirée ensemble, Nilois et non-Nilois, fraternellement. Car, vous l'ai-je dit?, des non-Nilois viennent aussi. Parfois de loin. Au début, ils sont un peu timides, mais ils sont vite intégrés.
Que dire encore? Il y eut des surprises.
Une année, les bâtisseurs d'une crèches, désolés de devoir s'absenter au moment du Tour, organisèrent, un peu avant une « pendaison de crémaillère », une « inauguration de crèche », une... Comment dire? Bref, ils invitèrent leurs voisins et amis à se rassembler autour de leur crèches ( et d'un grand chaudron de vin chaud...) pour une sorte d'avant-Tour!
Une autre année, d'initiative, un couple de participants réalisa un film et offrit aux membres du Comité un DVD respirant la bonne humeur.
Et puis, la presse en parle. Le Tour est désormais mentionné très officiellement dans l'Agenda communal. Avec son logo! Et il dispose d'un site internet : vous y êtes en ce moment!
De plus en plus de gens s'y intéressent. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues : les musiciens pour faire de la musique, les chanteurs pour chanter, les bricoleurs pour bricoler, les conducteurs de chariots pour faire régner l'ordre, les animateurs pour animer, les génies pour déborder d'idées géniales... et tous les coeurs chauds pour rayonner de convivialité!
L'avenir? Qui pourrait nous arrêter? Surtout si tout le monde s'y met! Cette année, le Comité a demandé aux riverains de mettre en valeur les chapelles et potales situées sur le circuit.
Pour une autre année, n'y aurait-il pas un groupe de comédiens amateurs qui pourrait nous montrer un « Mystère de Noël » comme au Moyen-Age?
Soyons fous et rêvons...Comme Jacquot l'a fait... Comme nous le faisons tous... Parce que c'est Noël et que, à Noël, à Nil, on a la tête qui tourne. Comme la terre. Et comme le Tour des Crèches.